Le 25 novembre 2024, le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), est arrivé à Kigali pour participer à une réunion de la Commission Permanente du SCEAM, prévue du 25 au 28 novembre. À son arrivée à l’aéroport international de Kigali, il a été accueilli par le Cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali, marquant ainsi une rencontre symbolique entre deux hauts prélats de la région.
Cette visite intervient dans un contexte délicat. En mai 2024, le Cardinal Ambongo avait été convoqué par la justice congolaise pour des propos jugés séditieux, notamment ses critiques envers la gestion gouvernementale de la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. Il avait notamment dénoncé la collaboration présumée entre les autorités congolaises et les rebelles des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), une accusation qui avait exacerbé les tensions entre Kinshasa et Kigali.
La participation du Cardinal Ambongo à cette réunion au Rwanda a donc été perçue par certains observateurs comme une tentative de réconciliation ou, du moins, de dialogue entre les deux nations, par le biais de l’Église catholique. Cependant, cette initiative n’a pas été sans controverse. Des voix critiques au sein de la RDC ont exprimé leur mécontentement, estimant que cette visite pourrait être interprétée comme une légitimation implicite des actions du Rwanda dans la région, notamment son soutien présumé au mouvement rebelle M23, actif dans l’est congolais.
Des critiques virulentes sur les réseaux sociaux
Les internautes congolais n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme un manque de fermeté du Cardinal Ambongo envers le régime de Kigali. Beaucoup ont dénoncé ce voyage, estimant qu’il contraste avec la posture habituellement critique de l’Église catholique en RDC.
@JeannotKasongo écrit : « L’Église catholique à Kinshasa assume pleinement sa mission prophétique, n’hésitant pas à interpeller et contredire le pouvoir en place pour défendre les droits et la dignité du peuple. Mais au Rwanda, silence total face aux crimes de Kagame. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? » @BenoitMukanya ajoute : « Je suis catholique et je le resterai. Mais ne me demandez pas de croire que l’Église au Rwanda ne devrait pas obéir aux mêmes règles ou manifester le même courage que l’Église au Congo face à l’injustice. »
D’autres critiques se sont montrées plus acerbes. @GraceBikila a réagi en ces termes : « Aucun mot sur la dictature au Rwanda ni sur les crimes de Kagame contre la RDC. Mais ils osent fraterniser avec un régime qui prospère sur le malheur des Congolais. Ce n’est pas acceptable. »
Une déclaration du Cardinal Ambongo, faite lors de son séjour à Kigali, a particulièrement suscité l’indignation : « Si nous, au niveau de l’Église, nous pouvons nous fréquenter, nous pouvons fraterniser, pourquoi au niveau politique on ne peut pas faire la même chose ? »
En réponse, @PierreKatond a écrit : « Peut-être parce que le régime de Kigali massacre vos frères à l’est du pays, Tata Cardinal ? Fraterniser avec un régime criminel n’a jamais été une solution pour construire la paix. »
Une diplomatie ecclésiastique controversée
Malgré les critiques, certains analystes estiment que ce voyage pourrait être une tentative sincère de promouvoir le dialogue dans une région en crise. Selon un prêtre congolais qui a requis l’anonymat : « L’Église a toujours été un acteur de réconciliation. Peut-être que ce voyage est une occasion de rappeler aux dirigeants de la région leurs responsabilités morales. »
Cependant, la perception de partialité, ou du moins de silence, de l’Église catholique face au régime de Kigali reste un point de tension. Beaucoup de Congolais attendent de leurs leaders religieux qu’ils dénoncent avec la même force les crimes présumés du Rwanda contre la RDC, comme ils critiquent les dirigeants congolais sur des questions internes.
La société civile congolaise s’est également jointe au débat. Une déclaration d’un collectif de jeunes activistes basée à Goma indique : « Nous saluons les efforts de dialogue, mais nous espérons que le Cardinal Ambongo n’oubliera pas de rappeler que la justice et la vérité sont des préalables indispensables à la paix. »
La visite du Cardinal Ambongo au Rwanda illustre les tensions persistantes entre la RDC et son voisin. Si certains y voient une tentative de l’Église d’assumer son rôle de médiateur dans une région tourmentée, beaucoup dénoncent une posture jugée complaisante envers un régime accusé de déstabiliser l’est de la RDC.
Le peuple congolais, particulièrement sensible à ces questions, attend de son Église qu’elle porte un message clair et universel contre l’oppression, quelle qu’en soit l’origine. Comme l’écrit @MarieMukoko sur Twitter : « Si la mission prophétique de l’Église est de dénoncer le mal, pourquoi ce silence face à Kigali ? »
En attendant, le retour du Cardinal Ambongo à Kinshasa sera scruté avec attention, et ses explications sur ce voyage pourraient influencer durablement la perception de l’Église catholique dans ce contexte déjà marqué par des tensions politiques et sociales.
Un commentaire
ce que je veux comprendre est que ,si les autorités fréquentes les autorités rwandais, c normale , exemple ressent ; le gouverneur militaire a même a coquille le ministre rwandais de l’affaire étrange et aucun combattants l’a fait au dit quoi, maint quand il s’agit de prélat catholique tous les mondes dit ,tous hauts